don’t take advantage of my vulnerable nature
mais quelle est cette emprise invisible qui pousse un homme a priori sain d’esprit à se réfugier plusieurs heures dans la forêt de varnikai, sous une pluie glaciale de pays balte en automne, dans un silence d’épouvante, entre les fosses communes de l’holocauste vaguement indiquées et l’autorité majestueuse et souveraine des grands arbres. quoi donc? ni la voix déprimante de thom yorke en boucle sur dawn chorus comme s’il en mourait, ni l’auto-stop dans une opel zafira branlante avec un inconnu qui a tout du tueur en série taciturne, ni mon amour passionnel pour les conversations improbables et random au milieu de nulle part. non. pas même une vie sentimentale au bord de l’éclatement, une séparation qui ne dit pas son nom ou un amas de (presque) découvertes sur moi-même le jour de mon anniversaire, dont je ne sais que faire et qui bouleversent tout.
après avoir lu l’interview de sara forestier dans le monde, j’ai pris le premier vol pour vilnius.
« Ce que je suis vraiment, je ne peux l’être que dans la solitude : je ne crois pas à l’intimité profonde avec l’autre et je n’ai jamais regardé un être humain comme je regarde certains arbres. Sauf si vous me trouvez un humain capable de rester cent ans au même endroit sans devenir hystérique, je n’ai pas confiance en eux. »
des raisons parfaitement saines et mûrement réfléchies en somme. autant te dire que je vais rester seul encore longtemps.